Ce tableau présente une iconographie traditionnelle de Marie l'Egyptienne, tirée de Jacques de Voragine paraphrasant Sophrone ("Marie Egyptienne appelée Pécheresse passa quarante-sept ans au désert dans une austère pénitence. Elle y entra vers l'an du Seigneur 270, du temps de Claude. Or, un abbé, nommé Zozime, ayant passé le Jourdain et parcouru un grand désert pour trouver quelque saint père, vit un personnage qui se promenait et dont le corps nu était noir et brûlé par l'ardeur du soleil. C'était Marie Egyptienne. Aussitôt elle prit la fuite et Zozime se mit à courir au plus vite après elle. Alors Marie dit à Zozime : "Abbé Zozime, pourquoi courez-vous après moi ? Excusez-moi, je ne puis tourner mon visage vers vous, parce que je suis une femme ; et comme je suis nue, donnez-moi votre manteau, pour que je puisse vous voir sans rougir". En s'entendant appeler par son nom, il fut saisi : ayant donné son manteau, il se prosterna par terre et la pria de lui accorder sa bénédiction. "C'est bien plutôt à vous, mon père, lui dit-elle, de me bénir, vous qui êtes orné de la dignité sacerdotale". Il n'eut pas plutôt entendu qu'elle savait son nom et son ministère, que son admiration s'accrut, et il insistait pour être béni. Mais Marie lui dit : "Béni soit le Dieu rédempteur de nos âmes". Comme elle priait les mains étendues, Zosime vit qu'elle était élevée de terre d'une coudée. Alors le vieillard se prit à douter si ce n'était pas un esprit qui fît semblant de prier. Marie lui dit: "Que Dieu vous pardonne d'avoir pris une femme pécheresse pour un esprit immonde !". Alors Zozime la conjura au nom du Seigneur de se faire un devoir de lui raconter sa vie").