Matériel de transport terrestre
Paire de skis
Occitanie ; Ariège (09) ; Soueix-Rougalle ; musée des Colporteurs
09299
Couserans Est
Musée des Colporteurs
Menuiserie ; ferronnerie
Bois ; métal ; cuir ; caoutchouc
Paire de skis ayant appartenu à un soldat catalan du Batallón de Montaña Pirenáico (vers 1937-1938) utilisés durant la Retirada, en 1939.
L = 195 ; la = 8,5 (à la spatule), la = 7,5 (au talon), la = 10 (au patin avec les fixations)
2e quart 20e siècle
1937 ; 1938
Paire de skis ayant appartenu à un soldat catalan du Batallón de Montaña Pirenáico (camp républicain de la Guerre Civile espagnole, 1936-1939), confié à un habitant de Seix (Ariège), en février 1939 à la fin de la Retirada. Les volontaires de ce bataillon sont pour la plupart issus de club sportifs et excursionnistes, le ski étant pratiqué par des classes aisées des grandes villes. Ainsi, ils ont été en capacité de témoigner de cette expérience de trois ans. En janvier-février 1938, ce bataillon, qui compte 800 soldats, rentre en France pour encadrer l’évacuation des civils. La Retirada désigne l'exode des Républicains à la fin de la Guerre Civile espagnole. Le 26 janvier 1939, Barcelone tombe aux mains des troupes de Franco. La Catalogne, dernier bastion de la République, est vaincue. En quinze jours, se produit un exode massif vers la France : près d’un demi-million de personnes franchissent la frontière à Cerbère, Le Perthus, Prats de Mollo, Bourg-Madame…et, pour certaines, par les cols ariégeois. Ces skis représentent l’un des rares témoignages matériels subsistants de l’emblématique Batallón de Montaña Pirenáico, dernière unité militaire de la République espagnole à quitter le pays après la victoire du camp franquiste, autour du 10 février 1939. La plupart des soldats ont brisé leurs armes, détruit leur équipement au moment du passage en France. Ces skis ont été confiés à un paysan français, à Seix dans la haute vallée du Salat, par un soldat catalan, avant qu’il ne soit fiché, vacciné et ne prenne le bus pour St-Girons, d’où il sera ensuite dirigé vers le camp d’internement d’Argelès. A ce titre, ces skis constituent aussi un témoignage matériel de la Retirada, épisode particulièrement marquant dans le sud de la France. Ils sont par ailleurs intéressants sur le plan technique. Cette unité de prestige bénéficiait d’un équipement de pointe et ces skis alpins présentent les avancées technologiques des années 1930 en la matière, qui auront cours jusqu’à la fin des années 1960. Les skis sont suffisamment nerveux et polyvalents de manière à pouvoir skier dans des conditions de neige et de montagne variées. La structure prend en compte le fait que le ski n’est pas soumis aux mêmes contraintes sur ses différentes parties. La technique de descente utilisée est celle du stem. La semelle au bout de la spatule est estampée à chaud avec la fleur d’edelweiss, symbole du bataillon. Les fixations présentent des caractéristiques innovantes : crans pour les adapter à différentes tailles de chaussures et système à ressort qui préfigure le déclenchement par l’avant en cas de chute. Il s’agit d’un système breveté par la marque "Aniorte", alors petit atelier catalan, qui deviendra l’une des grandes marques espagnoles d’équipement de skis après la Guerre et jusque dans les années 1980. (source : présentation de Pauline Chaboussou, conservatrice déléguée des antiquités et objets d'art, en Commission régionale du patrimoine et de l'architecture).
Propriété d’une association
Inscrit au titre objet
2021/12/21 : inscrit au titre objet
Commission régionale du patrimoine et de l'architecture du 02/11/2021. Propriété de l'association Patrimoine de Soueix-Rougalle.
Dossier individuel