Saint Bonaventure institue à Lyon, à la fin du XIIIe siècle, la confrérie de Pénitents blancs de Notre-Dame du Confalon dans le couvent des Cordeliers. Quelque temps éteinte, elle renaît en 1576, approuvée par le pape en 1583. Celle de Montbrison, fondée par Anne d'Urfé, lieutenant général du Forez, s'établit en 1591, comme à Lyon, dans l'église même des Cordeliers, puis plus tard dans le clos du couvent. Lors du grand incendie de 1731, la chapelle est détruite. La confrérie édifie alors une nouvelle chapelle des Pénitents du Confalon, probablement modeste, à son emplacement actuel, sur un terrain acquis de sieur Rater. Le bâtiment est probablement modeste. Aussi, le 20 août 1762, les Pénitents traitent avec Joseph Linossier, architecte et entrepreneur de Lyon, pour agrandir la chapelle à l'ouest et la fermer par une façade imposante, surmontée de deux clochers. Linossier doit prolonger la nef, y placer une tribune et des vestiaires, et réparer l'intérieur de la chapelle. Jacques-Germain Soufflot, architecte du roi, qui travaillait à Lyon à la même époque, a manifestement inspiré Linossier pour le dessin de la façade ; la composition, quoique bien moins élaborée, s'apparente à celle de la chapelle des Visitandines d'Auxerre. L'inscription SOCIETAS CONFALONIS surmonte la fenêtre de l'étage, au-dessus de l'emblème de la confrérie, une croix pattée (VERIFIER ARMOIRIES) , et la date de 1591, rappelant la fondation de la confrérie de Montbrison, suivant sa devise SOLI DEO est gravée sur le clocher. Pendant la Révolution, la chapelle abrite les réunions de trois ordres, puis, après l'envoi de sa cloche à la fonte en 1793, elle est vendue comme bien national en 1794. L'édifice est transformé en atelier de charronnerie. En 1845, la confrérie des Pénitents le rachètent, souhaitant y installer une école de jeunes filles pauvres. Par manque de fonds, le projet ne se réalise pas et la chapelle est à nouveau livrée à un atelier et dépôt de bois (1869). Les Pénitents la revendent en 1874. Elle connaît ensuite plusieurs affectations : magasin d'antiquités, salle de cinéma, puis entrepôt et commerce de boissons gazeuses. Grâce à des personnes éclairées, la façade et le clocher sont classés Monument historique le 7 janvier 1921. Mais l'année suivante, le conseil d'Etat annule ce classement, à la demande du nouveau propriétaire, herboriste, qui a l'intention d'élargir le portail pour les besoins de son entreprise. Il défigure en effet le portail, le cintre est enlevé et l'entrée élargie, dans le but de faire entrer ses camions dans la nef. En 1936, le clocher est restauré sur initiative privée (fig. ) ; la façade est inscrite M.H. en 1946. La ville achète la chapelle en 1964 et prend en charge sa restauration, dans le but d'en faire un centre culturel. Des photos prises à l'intérieur de la chapelle à cette occasion montrent un décor peint sur le mur du fond, personnages en pied et motifs décoratifs réalisés au pochoir autour des trois arcades sur colonnes qui ouvraient sur le vaisseau et soulignant les six arcades de la tribune située au-dessus (fig. ). Ce mur a été modifié pour les besoins de l'aménagement de l'intérieur en salle de spectacle, où seule la corniche inclinée sur le pourtour du plafond a été conservée et remise en état en 1978.