Rien ne permet d’affirmer que cette église ait pu être à un moment de son histoire celle des Hospitaliers mentionnés depuis le 12e siècle dans les environs. Il s’agit plutôt d’une église paroissiale construite peu de temps après la fondation de la bastide en 1257, et dont l’implantation s’inscrit dans le parcellaire de cette dernière. Elle n’a été rejetée à l’extérieur de la bastide qu’au moment de l’édification de l’enceinte fortifiée, vers 1356, qui est venue enclore seulement une partie de l’agglomération.
De cette première église de la seconde moitié du 13e siècle ou de la première moitié du 14e siècle, ne subsistent que quelques vestiges. C’est probablement le cas de la partie inférieure du clocher bâtie en pierre et du premier escalier en vis intégré dans une maçonnerie elle-aussi entièrement en pierre menant au premier étage du clocher. À ce niveau se trouve une porte en arc brisé qui donne actuellement sur le vide, juste en-dessous des voûtes de la nef. Cette porte n’a aucune raison d’être dans l’édifice actuel et est probablement un témoin de l’édifice antérieur.
Au cours de la seconde moitié du 15e siècle, l’église a été entièrement reconstruite en brique dans un style gothique méridional relativement courant dans la région. Les peintures murales découvertes dans la troisième chapelle sud datent de cette reconstruction. Une partie de la charpente présente des bois anciens, chanfreinés avec des congés en pointe, qui pourraient aussi remonter à cette période.
Le clocher n’a été reconstruit qu’au milieu du 16e siècle, comme en témoigne la date portée « 1546 » figurant sur la porte menant au second escalier en vis, au premier étage du clocher. Une autre pierre, utilisée en remploi dans le mur ouest de la galerie nord, porte la date « 1554 » et le monogramme « IHS ». L’inscription en caractères gothiques sur la clé de voûte de la chapelle des fonts baptismaux semble aussi porter une date du 16e siècle. Deux objets conservés dans l’église et protégés au titre des Monuments historiques datent de cette période : le bénitier en marbre et la porte de placard en marqueterie de la chapelle des fonts baptismaux.
Les transformations des 17e et 18e siècles sont mal connues. Plusieurs objets protégés au titre des Monuments historiques datent du 18e siècle, dont la chaire, les clôtures de chœur et de chapelle, des statues, etc.
La partie sud-ouest de la sacristie, entre les contreforts de la travée de chœur sud, est bâtie en 1810 comme en témoigne la date portée à l’extérieur. Jusqu’aux années 1840, le cimetière se trouvait encore du côté nord de l’église et la galerie nord était ouverte. Elle était portée par des piliers en brique qui sont encore visibles dans la maçonnerie nord de la galerie. La fermeture de la galerie ne remonte qu’à la fin du 19e siècle, tout comme la construction des trois petits corps de bâtiment entre les contreforts du chevet. Ils accueillent une extension de la sacristie, avec une entrée indépendante, et une petite chapelle dans l’axe du chœur. Un nouveau décor peint a été réalisé sur l’ensemble de l’édifice à cette période, mais les traces de peintures antérieures sont nombreuses partout où le décor du 19e siècle se détériore.
L’église est classée au titre des Monuments historiques depuis 1974.