Le daim se distingue de la daine par la présence d'une corne sur sa tête. Il est allongé, les pattes repliées vers l'intérieur, la tête relevée, oreilles vers l'arrière.
Représentation stylisée : les yeux, la bouche, la queue et les sabots sont figurés.
La statue est en cuivre non allié, doré à l'amalgame de mercure.
L'ensemble du corps montre de fines traces de martelage, le métal est fin, d'épaisseur sensiblement constante (1 à 2 mm). L'animal est constitué de quatre parties principales, à savoir deux parties latérales composant la tête, et deux parties latérales formant le corps. Les demi-coquilles sont jointes par brasure, la jonction semble par endroit s'effectuer par chevauchement des lèvres, ailleurs par contact bord à bord. La tête et le corps sont associés par l'intermédiaire d'une courte bague interne de 35 mm de haut environ, insérée dans le corps d'environ 20 mm, fixée dans celui-ci par quatre pointes régulièrement réparties. L'ensemble de la hauteur de la bague montre la présence de brasure, et par endroit d'une matière en forme de "cristaux" assez opaque.
Les oreilles pénètrent dans la tête d'environ 2 cm, elles y sont brasées. La queue rapportée est insérée d'environ 2 cm dans le corps, la partie cachée est dans la continuité pour le daim. La corne du daim st rapportée, soudée, elle entre d'environ 2 à 3 mm dans la tête. Elle est constituée de deux coquilles latérales de métal soudées.
Le métal utilisé est un cuivre non allié. Alors que le Tibet est relativement pauvre en cuivre, un minerai de cuivre d'une grande pureté est présent en abondance au Népal jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, période à partir de laquelle ce minerai commence à s'épuiser, et l'on sait que le Népal en exporta au Tibet jusque vers 1800. C'est donc un cuivre provenant du Népal qui a, selon toute vraisemblance, été utilisé. La technique du repoussé est courante pour ce type de pièces, dorées habituellement au mercure, comme c'est le cas ici.
Ce sont probablement des artistes appartenant à l'ethnie des Newars, originaires de la vallée de Kathmandu, qui ont réalisé ces oeuvres. En effet, les Newars, dont le cuivre constitue le matériau de prédilection, avaient acquis, par leur habileté particulière dans la technique du martelage, une très grande réputation, qui s'étendais jusqu'au Tibet et en Chine. Travaillaient en grand nombre au Tibet et le décor de nombreuses toitures de temples et monastères tibétains, recouvertes de cuivre doré et repoussé, ornées de motifs ornementaux, tel celui, emblématique, des daims couchés de part et d'autre de la Roue de la Loi, fut réalisé par eux. Ces artisans travaillaient essentiellement au Tibet central.