99.2.1
Écran ajouré ; Jali
inconnu
1610 vers
Largeur : 79 cm ; Hauteur : 142 cm ; Profondeur : 5,8 cm
Jali à motifs de zigzag. Ce Jali a été sculpté sur les deux faces dans du grès rouge. Le pourtour porte les traces d'outils de taille.
Inde (lieu de création), Inde (lieu d'exécution), Inde (lieu d'utilisation)
Les Jali, ces écrans ajourés, sculptés en grès rouge, caractérisent le décor architectural moghol de la seconde moitié du XVIe et de tout le XVIIe siècle. Ils ne sont pas une invention indienne mais la transcription en pierre des grilles de bois tourné, les moucharabiehs. Leurs compositions géométriques complexes forment des motifs à plusieurs lectures et sur deux plans. A la fois architectural et décoratif, le jali filtre le soleil, le vent ou les regards, cache et laisse entrevoir des formes, des lumières. Il sépare le monde intérieur de l'environnement extérieur, la cour officielle des appartements intimes, le domaine des femmes de celui des hommes. Il projette aussi différents dessins sur le sol, ajoutant au charme des ombres.
propriété du département, achat, Alpes-Maritimes, musée départemental des arts asiatiques
1999/04/13 acquis
Notice parue dans la "Revue du Louvre" Auteur : Marie-Pierre Foissy-Aufrère Ecran ajouré ou Jali à motifs de zigzag ; Inde moghole, vers 1610 ; Grès rose ; H. 1,42 m ; L. 0,79 m ; Prof. 0,058 m ; Inde ; Achat, n° d'inv. 99.2.1 Le mystère raffiné des palais moghols imprègne ce claustra ou écran ajouré, élément destiné à orner les baies intérieures ou extérieures des édifices. A la fois architectural et décoratif, le jali filtre le soleil, le vent ou les regards, cache et laisse entrevoir des formes, des lumières. Il sépare le monde intérieur de l'environnement extérieur, la cour officielle des appartements intimes, le domaine des femmes de celui des hommes. Il projette aussi différents dessins sur le sol, ajoutant au charme des ombres. ; Les architectes et les sculpteurs créèrent de nombreux modèles de jali qui peuvent être datés assez précisément par leur style. Ainsi on note que ceux qui furent exécutés pour l'empereur Akbar dans la ville de Fatehpur Sikri sont "rugueusement" géométriques, et puissamment simples tandis que le règne de Jahângîr les adoucit et que Shâh Jahân les orne de motifs floraux gracieux. Par comparaison avec les modèles des baies de la tombe d'Akbar à Sikandra, exécutées sous le règne de son fils Jahângîr, on peut donc dater du tout début du XVIIe siècle le jali acquis par le musée,à rapprocher aussi d'un exemplaire en marbre de même motif conservé au Metropolitan Museum, New York et daté par Stuart WELCH de 1610 (Stuart Carey WELCH, "India: Art and Culture 1300-1900", 1985, n°120, p. 191-193). ; On retrouve en effet dans les deux pièces le décor de zigzag dont les puissantes lignes brisées sont remplies d'un treillage de rosettes géométriques qui semblent tournoyer, créant un intense mouvement dynamique. Comparatif en marbre conservé au Metropolitan Museum, n° d'inventaire 1984.193 : https://www.metmuseum.org/art/collection/search/453241